Alors peut-être que tu te demandes ce qu’est le Darklands. Je dirais que pour les amateurs de voitures, il y a le « Salon de l’auto » et pour les kinksters et fétichistes homosexuels, il y a le Darklands 😉 Enfin, de ce que j’en sais car je n’y suis encore jamais allé. Mais l’événement réunit chaque année des gens du monde entier à Anvers, en Belgique.
Ca faisait des années que je m’imaginais un jour me rendre à un tel événement. J’avais notamment dans un coin de ma tête la Folsom Europe ou la Leather Pride d’Amsterdam par exemple… et le Darklands Festival. Des envies qui, avant mon « coming-out BDSM », étaient totalement utopiques. En étant toujours dans le placard, sans aucune expérience et me connaissant, je me serais sans doute contenté de me mêler aux badauds et autres curieux assistants aux activités extérieures. Mais je n’aurais probablement jamais osé en faire plus. Et pourtant, aujourd’hui j’en suis sûr, ça ne m’aurait pas fait de mal.
Depuis, beaucoup de choses ont changés. Je vis enfin ma vie de soumis et, même s’il y a encore du travail, j’assume de mieux en mieux chaque facettes de mon « vrai moi ». Grâce à ça (ou à cause de ça), cette envie d’assister à de tels événements m’était presque complètement sortie de la tête. Jusqu’à cette année où j’ai eu la bonne surprise de constater que j’avais par hasard posé mes vacances en même temps que le Darklands.
Excitation… et anxiété
Je ne pouvais pas rater l’occasion d’enfin tenter l’expérience. Et pour une fois, je m’y étais pris relativement en avance pour prendre les billets d’avions, réserver l’hôtel…. et par la même occasion ne plus me laisser le choix de renoncer. En effet, depuis plusieurs jours déjà l’anxiété monte, se mêle à l’excitation, et ma timidité légendaire se rappelle à mon bon souvenir (comme si je pouvais l’oublier celle-là… 🙄). Je m’y rends seul et me retrouver parmi autant de personnes, dans un monde dans lequel pourtant je m’identifie, m’intimide beaucoup. Pas sûr que si j’avais dû réserver ces derniers temps je l’aurais fait. Mais je n’ai pas/plus envie de me laisser gagner par ce stress. En réalité, j’espère au contraire m’y sentir comme un poisson dans l’eau et être triste que ça soit déjà fini. On verra bien.
Travail sur la timidité
Tout ça rentre en réalité dans le cadre du travail que je fais pour tenter, non pas de vaincre, mais au moins de contrôler cette timidité. Et c’est peut-être ça le plus important. J’ai la chance d’avoir le soutien de mon Dominant dans ces démarches. A ce propos, une autorisation de mon Dominant pour faire certaines activités équivaut pour moi à cette histoire d’achat des billets d’avion. Une fois que j’ai cette autorisation, je ne veux plus reculer et ça me force ainsi à me confronter à mes anxiétés. Sans cette motivation supplémentaire, nul doute que j’aurais souvent trouvé facilement tout un tas de bonnes excuses pour ne rien faire. Aujourd’hui c’est encore loin d’être gagné, mais petit à petit il y a du mieux et ça me rend heureux.
Je ne peux donc que t’encourager à en faire de même. Oui, l’évitement c’est super facile, on se convainc que c’est le choix le plus raisonnable, qu’on fera mieux la prochaine fois tout en sachant très bien qu’on va en fait réappliquer exactement le même schéma. Faire face à ses anxiétés, à ses peurs, permet bien souvent de les relativiser. Et, dans l’immense majorité des cas, on se rend aussi compte qu’aucun des scénarios catastrophe qu’on avait pu imaginer ne c’est réalisé. Et même si parfois cela peut moins bien se passer, il ne faut pas baisser les bras. Comme je l’ai dit, je suis encore loin d’avoir réglé ce problème, mais je suis à 100% convaincu que c’est la bonne voie à prendre.
Je ferai sans aucun doute un ou plusieurs articles pendant le festival. En attendant, n’hésite pas à commenter si tu as d’autres techniques pour lutter contre ta timidité, si tu as déjà assisté à ce festival ou si, comme moi, ce sera aussi ta première cette année 😉
Infos sur le festival : https://darklands.be