
A l’heure où j’écris ces lignes, il y a presque 2 ans que je suis en cage. Et mon parcours est atypique dans le sens où je me suis senti tout de suite bien dans ma cage. Là où certains galèrent, passent de mauvaises nuits et vivent cela comme un véritable défi, moi j’ai immédiatement ressenti que c’était ce qu’il me fallait et je ne l’ai plus vraiment quitté depuis.
J’ignore les véritables raisons qui ont fait que je n’ai pas eu besoin de ce temps d’adaptation, autant physique que psychique. La seule explication qui me vient toujours en tête lorsque je pense à cela est qu’en fait j’avais attendu d’être en cage depuis si longtemps que mon corps, et mon esprit évidemment, étaient, d’une certaine façon, déjà prêts. Je crois que dès la première fois que j’ai vu ces cages, j’ai su que c’était quelque chose pour moi. Difficile à dire depuis combien de temps exactement, mais ça remonte à loin. J’ai par exemple retrouvé des mails que j’avais envoyé à un soumis (hétéro en couple avec une Dominante) il y a 10 ans de ça. Je ne te cache pas que cela m’a fait un sacré choc en redécouvrant ces mails, notamment de me rendre compte que j’avais réussi à tenir aussi longtemps sans combler ce besoin. Impressionnant ce qu’on arrive à faire quand on est dans le déni. Bien entendu tout était intimement lié à mon « coming-out » en tant que soumis, mais ces souvenirs me font revenir sur l’objectif de ce blog. S’il n’y aurait qu’une seule chose à retenir c’est de ne pas perdre de temps comme j’ai pu le faire. Vis ta vraie vie et ne tiens pas compte du « qu’en-dira-t-on ? ». Personne n’est vraiment heureux en vivant dans le déni.
Le commencement
Aujourd’hui, même si j’ai des regrets par rapport au passé, j’ai conscience d’avoir beaucoup de chance de pouvoir vivre ma vraie vie. Et la chasteté tient évidemment une place toute particulière dans cette vie.
Tout a commencé le 21 mai 2022, un peu de manière inattendue. Comme je te l’ai dit plus haut, je n’ai pas eu de période d’adaptation. J’ai eu la chance d’avoir comme première cage l’un de ces modèles moderne en plastique léger, super confortable. Ça a indéniablement aidé. Mais tout de même.
Mon Dominant m’avait simplement demandé à l’époque de la porter le plus longtemps possible. Et histoire de Lui montrer ma motivation à Le servir, je m’étais fixé un objectif personnel qui était de faire mieux que Son précédent soumis. Rétrospectivement c’était une erreur de se fixer un tel objectif. Chacun doit vivre ses expériences à son rythme et se comparer aux autres est le meilleur moyen d’avoir de mauvaises frustrations (oui, parce qu’il y a de bonnes frustrations, la cage justement en provoque !).
Peut-être que le simple fait de réussir à passer la première nuit sans l’enlever aurait été amplement suffisant pour commencer par exemple. Mais je me lançais dans l’inconnu et, à l’époque ce n’était pas clair encore pour moi, mais il s’avère qu’avoir des objectifs assez précis est quelque chose dont j’ai besoin. J’avais donc improvisé avec cet objectif personnel. Et, même si pour moi ça a fonctionné bien au-delà de N/nos attentes respectives, je te conseil vivement de discuter avec ton Dominant ou ton Keyholder d’objectifs réalistes pour un débutant et de progressivement les adapter en fonction de comment les choses se passent.
Dans mon cas donc je ne l’ai, depuis lors, plus jamais enlevée pour ainsi dire. C’était une surprise. C’était d’ailleurs tellement inattendu pour moi que la veille je m’étais branlé, comme je pouvais le faire quotidiennement, voire plusieurs fois par jour, sans imaginer une seule fois que ça serait la dernière fois que je le ferais comme un Homme. Pas vraiment de regret, je me demande seulement si j’avais fait les choses différemment en sachant qu’il n’y aurait plus de prochaine fois ?
Transition vers des choses plus sérieuses
Au début, il est évidemment important que le soumis garde les clés puisqu’il peut s’avérer parfois urgent de devoir retirer la cage. Passé cette phase initiale, quand la cage est parfaitement supportée, des règles plus strictes peuvent être fixées et la question des clés étudiée. A ce propos, je te rappelle de toujours garder un double qui puisse être rapidement accessible. L’excitation de donner un contrôle total à son Dominant/Keyholder ne doit pas faire oublier la réalité (blessure, problème de santé nécessitant des soins rapides…).

Bref, chez moi, il n’y a donc pas eu cette phase initiale. Mais au début j’avais le droit de retirer la cage pour la nettoyer, ce que je faisais chaque jour sous la douche et je la remettais en place immédiatement. Une règle plus stricte à l’époque n’aurait pas vraiment eu de sens sachant que, anatomiquement parlant, l’eau et le savon rendait les « évasions » accidentelles très faciles.
Mais il est très vite apparu que j’étais mieux en cage que sans. Je n’allais donc, quoi qu’il arrive, pas tricher (soit lors du nettoyage, soit en ouvrant la cage pour me branler). J’ai donc toujours pu conserver les clés, mon Dominant me faisant entièrement confiance.
Malgré tout, il a été assez vite décidé qu’il serait intéressant de rendre le tout plus « sérieux » en me faisant percer le gland… le fameux piercing Prince Albert (PA).
L’étape du piercing : les prémices d’un port définitif
Le rendez-vous est fixé mi-décembre 2022. Mais fin novembre 2022, j’ai malheureusement eu un petit souci de santé qui a nécessité que je retire la cage prématurément (d’où l’importance de conserver en tout temps un accès à un double). Heureusement, tout rentra dans l’ordre dans les temps et j’ai pu conserver mon rendez-vous chez le pierceur. Seule la période hors cage aura été allongée plus que prévu.
Bien que j’ai déjà plusieurs piercing, tous fait par la même personne, j’étais super stressé pour celui-là. A cause de l’emplacement du piercing évidemment mais aussi car me mettre à poil devant mon pierceur ne m’aidait pas à me détendre, moi qui ne suis pas forcément hyper à l’aise avec mon physique et encore moins du genre exhib. Mais également parce que de tous mes piercings, celui-là a une signification tellement particulière que j’avais la pression. C’est d’ailleurs cette signification qui m’a donné la force de le faire. Je suis persuadé que je n’aurais jamais franchi le pas si c’était juste pour les sensations ou l’esthétique du Prince Albert.
Je n’étais donc pas spécialement détendu lors de la procédure, mais il s’avère au final que c’était la préparation que j’ai trouvé le plus difficile. L’insertion d’une sorte de canule dans l’urètre, franchement, c’était pas l’extase (les adeptes du « sounding », on ne se moque pas s’il vous plait !). Le piercing en lui-même n’était évidemment pas agréable, mais ce n’était pas la mer à boire honnêtement. D’autres piercing que j’ai fait étaient plus douloureux, c’est dire (oui, je pense aux tétons) !
Et me voilà avec mon nouveau piercing, pas pour le look, ni les sensations donc, mais avec le projet, à terme, de complètement sécuriser la cage. En effet, comme expliqué plus haut, aucune cage de chasteté n’est vraiment sécurisée sans piercing. Maintenant, il faut être patient avant d’envisager de remettre la cage. Il faut laisser cicatriser, car forcément la cage va augmenter les contraintes sur le piercing. J’ai personnellement attendu les 6 semaines qu’on m’avait conseillé sur le net avant de la remettre. Mais il faut être à l’écoute de son corps. La tentation de remettre la cage rapidement est très grande, je suis bien placé pour le savoir : je n’attendais que ça ! Mais vaut mieux être patient quelques temps de plus que de foirer la cicatrisation de son piercing (surtout à cet endroit, aïe).
Le 27 janvier 2023, j’étais donc à nouveau en cage. Et avec cette étape, mon port de la cage est également devenu permanent, dans le sens où je ne l’ai plus jamais enlevé, même pour le nettoyage. Le piercing rend en fait les opérations nettement plus simples puisqu’il n’y a plus de risque d’« évasion » accidentelle à cause de l’eau et du savon.
Cette étape en soi est déjà très importante. Ne plus du tout pouvoir saisir son pénis est évidemment quelque chose de très fort. Mais surtout je savais aussi que passer d’un port quasi continu à un port permanent n’était que le début d’un processus qui allait m’amener vers un port définitif.
A suivre 😉