Le déni d’orgasme est-il vraiment une privation de plaisir ?

Source : internet

Le « déni d’orgasme » ou le fait de priver le soumis de toute forme volontaire, et plus particulièrement solitaire, d’orgasme est une forme de discipline dans une relation Dominant/soumis étroitement liée à celle de la cage de chasteté. Si l’une n’empêche pas l’autre, elle se complémentent à merveille. Là où, avec la cage, le soumis reconnaît qu’il n’y a qu’un seul vrai pénis dans la relation, le déni d’orgasme va plus loin en établissant le fait que seul le plaisir du Dominant compte. Le soumis n’est pas pour autant privé de plaisir, bien au contraire, mais essentiellement via d’autres formes que celle de la masturbation. L’orgasme peut d’ailleurs toujours être ponctuellement autorisé par le Dominant ou, plus généralement, dans certains contextes (lors de la pénétration par exemple et seulement après qu’Il ait Lui même éjaculé). Dans tous les cas, il devient ainsi établi que le plaisir du soumis passera obligatoirement au second plan, après celui de son Dominant, dépendant de Son bon vouloir. Et dans aucun cas il ne sera un dû. C’est un cran encore au-dessus que la cage de chasteté en terme de contrôle du soumis et, je le comprends, ce n’est pas forcément évident d’en saisir toutes les subtilités. Je vais donc tenter de te faire comprendre au moins comment moi j’expérimente cette très récente et actuelle nouvelle règle dans ma soumission.

De masturbateur chronique à la chasteté complète

Si tu as lu un peu mon parcours de chasteté, tu auras compris que mon Dominant et moi même considérons la chose de manière plutôt sérieuse, notamment au travers d’un port permanent et sécurisé par un cadenas passant au travers de mon piercing Prince Albert et dont mon Dominant possède la clé. Mais N/nous avons récemment franchi un nouveau cap donc.

Avant d’être en cage, comme j’ai pu l’expliquer dans d’autres articles, j’étais plutôt du genre masturbateur chronique. Je le faisais généralement tous les jours et souvent plusieurs fois par jour. Ensuite, avec ma mise en cage, forcément, je ne pouvais plus me masturber comme le ferait un vrai mec. La dernière fois que je me suis fait plaisir de cette façon c’était en mai 2022, un jour avant que je ne commence à porter la cage. Ce que j’ignorais à ce moment là, c’était que ça serait la dernière fois. En effet, je n’ai, pour ainsi dire, plus jamais enlevé la cage depuis. Pendant les rares fois où j’étais « libre », je n’avais bien entendu pas le droit de jouer avec mon sexe. Et en fait c’était même la dernière chose que j’aurais eu envie de faire. Et aujourd’hui, même en admettant un très improbable changement d’état d’esprit, si je voulais me masturber à nouveau de manière traditionnelle, je ne pourrais pas puisque je n’en ai plus le choix.

Mais ne plus me masturber, ne signifie pas ne plus avoir de plaisir et ne plus jouir.

Jouir en cage ? Vraiment ?

Et oui, il est tout à fait possible d’avoir un orgasme en cage et ce sans pour autant que le sexe ne soit en érection. Car, bien entendu, en terme de plaisir solitaire, il n’y a pas que la stimulation du pénis avec la main, la technique « traditionnelle », pour atteindre l’orgasme. Et on en découvre relativement facilement d’autres après un certain temps passé en cage 😅.

La première technique qui viendra à l’esprit des gens sera probablement le vibromasseur (ou tout autre objet vibrant 🤣) appliqué sur la cage. Mais il en existe en réalité bien d’autres comme la stimulation des tétons, pour les plus sensibles d’entre nous, ou les diverses stimulations anales (que ce soit par pénétration ou spécifiquement via un massage du fameux point P masculin, la prostate). Réussir à atteindre l’orgasme anal est d’ailleurs souvent considéré comme un aboutissement pour les soumis en cage. Il ne sera en effet pas rare de lire ici ou là des messages comme quoi le soumis n’a plus aucune raison qu’on lui enlève sa cage dès lors qu’il arrive à atteindre ce type d’orgasme. Personnellement je serais plus nuancé sur la notion d’orgasme, au sens propre du terme, car elle ne me parait pas/plus être une nécessité. J’y reviendrai plus bas, mais disons que l’important est de réussir à « se vider » sans avoir à retirer la cage afin de conserver tout le mécanisme là en bas en bonne santé.

Mais avant de revenir sur ce point, je fini avec les techniques de masturbation pour soumis en chasteté 😁 Il y a en fait deux méthodes, plus curieuses, dont je souhaiterais te parler et qui sont celles qui ont fonctionné le mieux pour moi.

La première, ma favorite, était le « frappage de testicules » 😅 Pas besoin de faire un dessin, ça me semble assez parlant. Il était très facile pour moi d’atteindre l’orgasme en me frappant les testicules. Et plus j’y allais fort, plus l’orgasme venait rapidement et était puissant. Pour un soumis maso comme moi ce n’est finalement pas si surprenant de prendre un tel plaisir par la douleur.

La deuxième est une vraie « baffe psychologique » quand on y arrive. Il s’agit du « phantom fapping » qu’on pourrait traduire, en des termes plus appropriés, par la « masturbation fantôme ». Cela consiste à utiliser la méthode traditionnelle mais appliqué sur un gode posé généralement sur son ventre. Ce qui est fou c’est qu’on ne stimule aucune partie de son corps, on ne ressent rien, mais pourtant l’effet est là et est étonnement très similaire à une vraie masturbation. Je ne sais pas si c’est une réaction « mémoire » de notre cerveau lorsqu’on reproduit ce fameux mouvement, si c’est le visuel ou la sensation d’un sexe en main… mais on joue clairement un tour à notre cerveau là. Malheureusement tout le monde n’y arrive pas, mais c’est vraiment bluffant quand ça fonctionne !

Dans tous les cas, je tiens à préciser que, même si je parle de « vrais orgasmes », jouir en cage n’est pas comparable à jouir sans. C’est difficile à décrire, et j’avoue ne pas savoir si tout le monde s’accorde sur ce ressenti. Mais pour moi, je dirais qu’il est en quelques sortes contraint (physiquement évidemment, mais psychologiquement aussi). Il est forcément aussi plus ou moins frustrant et quasi sans effets sur l’apaisement de l’excitation.

Mais expérimenter toutes ces techniques ne m’était pas interdit, j’en ai donc profité tant que j’en avais le droit. Mais justement, il y avait quelque chose qui clochait.

Vrais orgasmes vs Orgasmes ruinés

La possibilité d’avoir de vrais orgasmes avec la cage a en effet été immédiatement déconcertante pour moi. Ce n’était pas en adéquation avec l’image que je me faisais de la soumission, et encore moins de la chasteté dans le cadre de cette soumission. Peut-être aussi quelques restants d’un mauvais postulat que j’avais avant de rencontrer mon Dominant, où je pensais que le soumis n’avait pas le droit au plaisir. Un raisonnement qu’Il a vite balayé. Et N/nous avons eu par la suite plusieurs occasions d’en discuter afin de me faire comprendre que je ne commettais aucune faute en ayant du plaisir. Mais malgré tout, je n’étais pas bien avec ça.

C’est un peu par hasard que j’ai découvert le plaisir des orgasmes ruinés, oui oui. Qui ne s’est jamais loupé au moment fatidique en se masturbant et où tout fini en eau de boudin ? Et bien aussi curieux que ça puisse paraître, il y a un côté plaisant et, tout aussi addictif que la masturbation traditionnelle, à ruiner ses propres orgasmes. Le défi est de réussir à éjaculer avec le moins de sensation possible. Toutes les techniques aptes à mener à un orgasme fonctionnent, il suffit (facile à dire) d’arrêter les stimulations au bon moment et de ne pas franchir la limite fatidique afin de seulement avoir une libération de sperme, sans contractions musculaires ni jouissance. La « masturbation » passe ainsi d’une activité dont le but est d’avoir du plaisir à une activité purement fonctionnelle qui va seulement réduire quelques peu la pression sur les testicules.

Partant de ce constat, je pensais avoir trouvé là une sorte d’entre deux capable d’apaiser ma conscience. Je n’enfreignais aucune règle et en plus je n’avais pas l’impression de mal me comporter, bingo. Mais j’y prenais goût. Un peu trop même. Car ici la frustration est de plus en plus grande et, dans l’esprit du soumis que je suis, cette frustration donne naissance à une forme de plaisir. Et comme avoir des orgasmes ruinés ne provoque strictement aucun apaisement dans l’excitation sexuelle, la tentation de recommencer encore et encore devient de plus en plus grande.

Le résultat fut une dérive, un retour aux plaisirs solitaire, que je considère pourtant comme égoïste et, selon moi, incompatible avec ma position de soumis. Cela commençait terriblement à me rappeler mon moi d’avant et à me provoquer un vrai conflit interne. Ce n’était donc pas la solution idéale, car en fait je n’arrivais pas à me défaire de l’idée que quelque chose n’allait pas avec ce que je faisais. J’avais beau me rappeler les paroles de mon Dominant et être conscient qu’en ruinant mes orgasmes j’allais bien au-delà que ce qui m’était exigé à l’époque, rien à faire. Je faisais en fait face ici à un bon exemple de mon besoin d’être cadré et contrôlé. Des orgasmes ruinés à dose raisonnable auraient peut-être pu fonctionné. Mais livré à moi-même, mon manque d’auto-discipline se fait encore une fois criant. L’impression aussi, peut-être fausse, d’abuser de ce qui m’est autorisé.

Et pourquoi pas « Pas d’orgasmes du tout » ?

Comme ce problème était récurrent, mon Dominant a décidé de réduire mon droit à deux orgasmes maximum par mois, avec comme objectif de progressivement réduire ce nombre, tout en me rappelant au passage que j’avais dans l’intervalle toujours le droit à de vrais orgasmes (peu importe la technique tant qu’il n’y avait pas de triche avec ma cage).

Me voilà avec un cadre clair, précis qui devrait m’aider. J’ai obéis évidemment. Puis, je ne sais plus trop sous quelle impulsion, mais j’ai très vite décidé d’utiliser mes deux opportunités sur les 3 premiers jours du mois. C’était en avril dernier. Je ne me laissais ainsi plus d’autres choix que de tenir pour le restant du mois. Début mai, je retrouve mon droit à avoir deux orgasmes… mais je me rend compte qu’en fait je ne suis pas si pressé d’en refaire usage. Les jours passent et approche bientôt l’anniversaire des deux ans de ma mise en cage. Impulsivement, lors d’un échange de messages avec mon Dominant, je prend le prétexte de cette date spéciale pour m’engager à tenir encore quelques jours de plus sans faire usage de mon droit. Car après tout, c’est un droit à un maximum mais sans obligation de minimum 😙 Après 2 mois sans aucune forme d’orgasme, il a semblé approprié à mon Dominant de réduire ce droit à une seule fois par mois. Je lui en étais reconnaissant et, je vais être honnête, au fond de moi je n’attendais que ça.

Mais malgré tout, j’ai continué à avoir cette sorte de conflit interne. Un soir, en juin, alors que j’étais parti pour rester sans jouir encore je ne sais combien de temps, j’ai ressenti le très net besoin d’être fixé à propos de tout ça, de savoir ce que j’allais ressentir après tant de temps. J’ai alors décidé d’utiliser ma désormais unique autorisation du mois et de me laisser aller, d’en profiter, sans pression et sans ruiner cet orgasme là. Après 65 jours de privation, il n’a pas été aussi « explosif » que j’aurais pensé. Et pas vraiment agréable non plus. Au lieu de me soulager, j’en suis ressorti encore plus préoccupé. Rien à voir avec l’état morose post-orgasmique qu’on connait bien, ni avec de la culpabilité (qui aurait été erronée) d’avoir commis une faute ou quelque chose du genre. J’étais en fait en train de comprendre mon « problème ». Mais il allait me falloir du temps pour, d’une part, l’admettre et, d’autre part, réussir à l’exprimer auprès de mon Dominant.

Dilemme

Il était de plus en plus clair que l’idée de me procurer du plaisir seul, sans autre but, ne me correspondais tout simplement plus… ou devrais-je dire ne m’avait jamais correspondu. En effet, quand j’y repense, l’onanisme, à l’image de toute ma sexualité d’avant mon coming-out en tant que soumis, ne m’a jamais apporté de réelle satisfaction et il y avait toujours un arrière goût désagréable que je n’arrivais pas à identifier. A cette époque je mettais ça sur cette sorte de honte de ce que je ressentais à propos de ce qui me plaisait (excitation par tout ce qui avait attrait à la soumission > masturbation > mal-être en mode « comment tu peux aimer ça? » > chassez le naturel, il revient au galop > re-excitation > re-masturbation, etc.).

Pourtant aujourd’hui cette honte est derrière moi. Je suis au contraire très fier et heureux d’avoir trouvé ma voie. Mais pourtant ce dilemme était toujours présent et était de plus en plus pesant à mesure que je découvrais à quel point, au plus profond de moi, j’étais en fait destiné à donner du plaisir aux autres (ou qu’ils en obtiennent en m’utilisant), et tout particulièrement à mon Dominant cela va sans dire. Et détrompes-toi si tu t’es dis cela, mais ce n’est absolument pas dévalorisant! C’est l’essence même du soumis en fait : faire passer les besoins et le plaisir du Dominant avant toutes autres choses. C’est donc plutôt au contraire valorisant pour un soumis de se découvrir/se comprendre à ce point dévoué.

La révélation

Paradoxalement, accepter cet état de fait n’a pas été aussi simple. Je pense que j’ai longtemps sous estimé l’impact que ce dilemme avait sur moi. Et peut-être aussi qu’intérieurement j’avais de la peine à accepter que j’avais, non seulement envie, mais besoin d’être « à ce point » contrôlé. Et que cela allait impliquer de « sacrifier » un aspect aussi particulier, intime et « basique » que mes orgasmes.

Il m’aura donc fallu du temps pour comprendre tout ça, puis en parler, d’abord relativement vaguement, puis plus clairement. Mon Dominant, ayant bien senti que cela cachait une forme de mal-être, a rapidement compris que ce que j’avais besoin était l’interdiction totale de me masturber. Et c’est là que la magie de cet échange de pouvoir pris forme. Ce fut en effet une véritable révélation pour moi! Tout fut réglé par le simple fait de la prise de contrôle totale de cet aspect par mon Dominant. Et, crois le ou non, mais le soulagement a été instantané ! Je me suis senti libéré d’un poids, dont je n’ai vraiment pris conscience de sa véritable lourdeur qu’à ce moment là. J’avais besoin d’un tel niveau de contrôle, d’un cadre aussi strict que celui-là pour ne plus avoir à me poser de questions, pour en finir avec les dilemmes. Maintenant les choses étaient claires, nettes, précises… et faciles.

Et le plaisir du soumis dans tout ça ?

C’est la question essentielle dont la réponse explique tout. Comme dit plus haut, le plaisir du Dominant est la première des priorités du soumis. Et, ça tombe bien car en ce qui me concerne mon plaisir dérive entièrement du Sien. Être à Ses pieds et Le servir, c’est ça aujourd’hui mon orgasme. Et je m’en suis rendu compte dès la première fois où j’ai eu l’honneur de Le servir. Ce que j’avais ressenti, et ce que je continue de ressentir à chaque fois, est tellement plus grand, plus intense et profond que n’importe quel orgasme que j’ai pu avoir.

Ceci explique pourquoi je me sens finalement bien mieux maintenant. Après, je te mentirais si je te disais que je ne ressens plus l’envie de le faire parfois. Mais dans ma tête la question est vite réglée et ne provoque pas de frustration en soi. Pour la simple et bonne raison que c’est ce qui me parait juste. J’en suis encore aux débuts de cette nouvelle règle, je ne sais pas ce qu’il en sera dans un mois, deux mois ou plus. J’ai quand même une sorte de conviction dans un coin de ma tête qui me dit que je vais très bien m’y faire.

Je suis également on ne peut plus curieux de découvrir comment seront mes prochains orgasmes. Parce que oui, il y en aura. Mais des différents. Des orgasmes dignes du soumis que je suis, et expressément autorisés par mon Dominant. Je n’ai aucune idée à quoi m’attendre, mais je suis sûr d’une chose c’est que ceux là auront un véritable sens.

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