
N’hésite pas à lire la première et deuxième partie de mon parcours pour bien tout comprendre 🙂
Ce fameux but ultime en terme de chasteté, quel est-il ? Une chasteté véritablement assurée et sécurisée, qui ne permet pas la triche. Avec les systèmes actuels il n’existe que deux moyens d’atteindre ce niveau de sécurité : la ceinture de chasteté style Moyen Âge revisité (Carrara Designs est le fabricant le plus connu, je te laisse chercher 😉), même si j’ai quelques doutes sur les possibilité de port permanent, et les cages traditionnelles sécurisées par un piercing, généralement de type Prince Albert. Mais le piercing peut facilement s’enlever tu vas me dire. C’est vrai, c’est pour cela que le véritable objectif final est de remplacer le bijou par un cadenas, comme illustré ci-dessus. En plus de rendre le retrait de la cage totalement impossible, il y a une sacré symbolique d’avoir un cadenas passant à travers son pénis!
Mais avant d’en arriver là, il me fallait d’abord agrandir le trou qui venait d’être fait dans mon gland. Pour ce faire, il est important de laisser suffisamment de temps avant d’envisager de stretcher son nouveau piercing, même si, semble-t-il, le Prince Albert serait l’un des piercing à la cicatrisation la plus rapide. Dans mon cas, N/nous avons laissé passer 10 mois avant de le faire. Dix mois durant lesquels le port de la cage était devenu permanent donc. Dix mois où je l’ai porté 24h/24 sans l’avoir retiré une seule fois. Je ne m’en doutais pas, mais le simple fait de ne plus retirer la cage, ne serait-ce qu’une dizaine de minutes par jour pour la nettoyer, allait avoir des effets inattendus.
Pas si simple…
Lorsqu’est venu le moment de faire le premier stretching, logiquement, il a fallu enlever la cage. A première vue, on pourrait se dire que l’excitation et une certaine impatience à l’idée d’enfin pouvoir enlever cette cage devaient être au rendez-vous. Mais si tu as saisi comment je fonctionne, tu t’en doutes, mais c’était tout l’inverse en réalité. L’idée ne me réjouissait vraiment pas et à vrai dire je pressentais déjà que ça ne serait pas facile à vivre.
Et en fait j’avais même largement sous-estimé les effets. Rien ne m’avait en effet préparé à ce que j’allais ressentir en enlevant la cage. Peu de temps avant de devoir l’ouvrir, j’avais déjà eu une grosse montée d’anxiété mêlée d’une sorte de crainte assez indescriptible. Peur de quoi ? Pas de faire une bêtise en jouant avec mon sexe en tous cas vu qu’il était on ne peut plus clair que c’était la dernière chose que j’avais envie de faire. Peur de recouvrer la « liberté » ? Je ne saurais l’expliquer. Mais une fois la cage enlevée, ça a été beaucoup d’émotions.
J’étais déjà très attaché à la cage avant le piercing, mais je crois que le fait de la porter tant de temps en continu a fini par sceller le fait qu’elle faisait vraiment partie de moi désormais. Et me retrouver ainsi, subitement, sans une partie de moi, d’avoir cette désagréable sensation qu’il me manquait quelque chose, et bien ça secoue. Un peu comme une bague qu’on aurait longtemps porté en permanence. Tant qu’on l’a au doigt, on ne remarque presque plus sa présence tellement on y est habitué. Et dès que l’anneau n’est plus là on ne va pas arrêter de remarquer son absence, de sursauter pensant l’avoir perdu, et ce pendant des jours et des jours.
J’avais beau savoir que ce n’était que temporaire, je crois que d’une certaine façon j’ai vécu ça comme la perte d’une sorte de statut et d’un retour à une version antérieure de moi même qui n’a jamais vraiment été la bonne. Alors que pas du tout. La cage enjolive peut-être la position du soumis, mais elle ne défini pas à elle seule son statut (il existe d’ailleurs des Dominants en cage). Quant à mon ancienne version de moi même, que j’exècre aujourd’hui, rien ne m’y fera revenir, cage ou pas cage. Alors certes ces craintes étaient injustifiées, mais pourtant bien là et, je l’avoue, j’ai beaucoup pleuré 😭.
Heureusement, j’ai la chance de toujours avoir le soutien de mon Dominant dans ce genre de situation et Il m’a très justement rappelé de garder en tête les raisons pour lesquelles je devais passer par là. Revigoré par Ses paroles réconfortantes, j’ai donc pu faire ce premier stretching. Pour la petite histoire, je pensais initialement pouvoir faire ces stretchings moi-même : j’ai testé et franchement c’est une mauvaise idée, surtout pour ce piercing là. Alors aussi désagréable l’idée de passer à nouveau par la case « se mettre nu devant son pierceur, qui va bien te faire douiller » puisse être, c’est vraiment la meilleure chose à faire. Et oui, j’ai dis douiller. Contrairement à ce que j’avais pu lire, j’ai pas eu l’impression que le Prince-Albert est un piercing particulièrement facile à stretcher. En tous cas niveau douleur c’était égal au piercing en lui-même et ça je n’y attendais pas.
Niveau cicatrisation par contre, c’est nettement plus rapide. Au bout d’une semaine seulement je pouvais déjà remettre ma cage et être à nouveau serein. Mais bien entendu, un seul stretching n’allait pas être suffisant pour atteindre le diamètre désiré. En tout, trois passages chez le pierceur seront nécessaires, avec un mois d’attente entre chaque. Mais ici aussi, écoute ton corps et ne va pas trop vite si tu ne le sens pas.
Un retard involontaire
Pour le deuxième stretching j’avais laissé trainer un peu les choses et il c’est au final passé nettement plus d’un mois avant que je ne reprenne rendez-vous. Je ne m’en étais pas rendu compte mais en fait j’avais très peur de ressentir à nouveau les mêmes émotions que lorsque j’avais dû retirer la cage la première fois.
Et c’est à nouveau grâce à l’intervention et le soutien de mon Dominant, qui m’a rappelé N/nos objectifs communs, que j’ai réussi à passer au-delà de cette peur. Le moment venu, le retrait de la cage a à nouveau été difficile et émotionnel, mais pas au point de la première fois. Et, histoire de ne pas me refaire avoir, j’avais directement pris rendez-vous pour la troisième et dernière étape cette fois.
Paradoxalement, pour ce troisième stretching, si enlever la cage a été plus facile (je savais aussi que ça serait la dernière fois et que, du coup, dans peu de temps N/notre objectif serait atteint, alors ça aide), le hasard du calendrier a fait que le rendez-vous était tombé en plein dans un contexte assez compliqué et ça n’a, une nouvelle fois, pas été aisé. En effet, c’était quelques jours après mon retour du Darklands et je subissais le coup de blues d’après festival, dont je parlais dans un précédent article, mêlé à d’autres choses. Bref, c’était pas génial. Mais heureusement, tout cela a vite laissé place à des choses plus réjouissantes. En effet, après la semaine de cicatrisation, je pouvais remettre la cage, tout en sachant que tout bientôt elle resterait définitivement fermée cette fois!
Pour la symbolique
Durant ce processus, à un moment, je me suis posé la question de la pertinence de cette sécurité supplémentaire. Si le piercing était indiscutablement la meilleure chose à faire, je me suis vraiment demandé s’il était nécessaire d’aller jusqu’à la pose d’un tel cadenas.
En effet, pour moi la meilleure des sécurité est tout simplement dans ma tête. Je me sens tellement mieux avec ma cage, et ce que j’ai pu ressentir en l’enlevant pour les stretchings me l’a encore confirmé. De plus, depuis le tout début j’avais accès aux clés et je suis particulièrement fier de pouvoir dire que je n’ai jamais trahi la confiance de mon Dominant en les utilisant pour autre chose que ce qui m’était autorisé (en gros, le nettoyage pré-piercing). Il n’y avait donc aucun risque que je me mette tout d’un coup à l’enlever et faire n’importe quoi.
Mais en fait c’est la symbolique qui est importante ici. De voir mon Dominant fermer le cadenas, prendre possession de Son double et sceller le mien dans une boite que je ne pourrais ouvrir sans qu’Il ne m’y autorise ou ne le sache… c’est juste extraordinaire. Même si fondamentalement ça ne change pas grand-chose à mon quotidien, c’est une concrétisation des choses. Ça rend cette chasteté encore plus vraie. Un des changements le plus notable je dirais, c’est que je me suis rendu compte que, jusqu’ici, j’avais inconsciemment conservé comme une sorte de « propriété » sur cette cage. C’était un peu « ma » cage, même si je ne me suis jamais exprimé de la sorte. Mais depuis ce 15 mars 2024, où mon Dominant a fermé le cadenas et rendu ma chasteté permanente et définitive, j’ai complétement intégré le fait que je ne suis plus le propriétaire la cage… ni de son contenu. Je m’en suis encore rendu compte récemment sous la douche en nettoyant la cage. J’ai la sensation très claire et plaisante, bien qu’assez étrange, de m’occuper de quelque chose qui est sur mon corps mais dont je n’ai pas la possession.
C’est symbolique encore, mais il y a quelque chose d’extrêmement gratifiant et unique pour un soumis comme moi de voir son Dominant, par la prise des clés, prendre véritablement possession d’une partie de soi, et pas n’importe laquelle qui plus est. Une sorte d’avant goût du fantasme, sans doute commun à bien des soumis, de ressentir être la pleine et entière propriété de son Dominant. Un fantasme pas si farfelu quand on y pense bien.
C’est aussi un engagement fort des deux parties, ce qui est évidemment bon signe dans une relation quelle qu’elle soit. Et c’est important de marquer le coup. Je ne peux parler que de mon point de vue de soumis, mais cette date a été marquante pour moi. Même si c’est resté sobre, j’ai beaucoup aimé que cette concrétisation du transfert de possession soit spécial.
Des regrets ?
Non, aucun, évidemment!
Pas même celui de l’orgasme traditionnel ? Non plus. Je ressens un plaisir bien plus fort, intense, profond, satisfaisant et, cerise sur le gâteau, qui me transporte plusieurs jours, en servant mon Dominant que n’importe quel orgasme que j’ai pu ressentir avec mon sexe (et ne vas pas penser que je n’ai pas connu de vrais orgasmes dans ma vie !). Certes, c’est du mental versus du physique, mais peu importe pour moi: ces sensations justifient d’avoir franchi le pas 😀 Je reviendrai aussi sur ces histoires d’orgasmes tout bientôt.
Le cadenas, même s’il n’était à priori pas nécessaire au vu de mon état d’esprit, n’est pas du tout un regret non plus. Bien au contraire. C’est un peu le point culminant dans la mise en place de cette chasteté, de cette variante extrême peut-être, mais qui au final me correspond totalement.
Je me doute à quel point ce que je vais dire puisse te paraître bizarre, voire complètement tordu, surtout si la chasteté ce n’est pas ton truc, mais tout ce parcours, et où j’en suis à présent, me rend incroyablement heureux, serein et comblé. En fait, cela fait tellement partie de moi que je ne m’imagine plus pouvoir vivre autrement. Je suis vraiment fier d’être à la place qui est la mienne, soit celle d’un soumis, d’un bâtard, complètement au service de son Dominant.
Mes conseils
Pour conclure, si mon parcours t’a inspiré pour tenter la chasteté, je te dirais de foncer! Au vu de mon expérience, je ne peux qu’être un partisan de la chasteté (sérieuse) pour le soumis, engagé dans une relation D/s ou pas. Par contre, tu l’auras sans doute compris, mais ça ne sera pas forcément aussi facile que ça l’a été pour moi, donc prends le temps et ne culpabilise pas si ça ne marche pas du premier coup. Et n’hésite pas à poser tes questions en commentaire ou ailleurs sur le net. L’avantage dans le fait que la chasteté masculine s’affiche de plus en plus, c’est qu’il est plus facile de trouver des infos ou des conseils de nos jours.
Si par contre tu as déjà de l’expérience avec les cages, je ne saurais trop te recommander d’envisager l’étape du piercing. En effet, comme expliqué précédemment, aucune cage qui se maintient au niveau des testicules n’est vraiment sécurisée sans piercing, peu importe les arguments commerciaux des vendeurs. Certes, certains modèles permettent l’ajout d’options « anti-pullout » ou anti-retrait avec des picots, etc., mais quand on est motivé permets-moi de douter que ça empêche vraiment d’en sortir. Et il suffit d’y arriver une fois pour réduire à néant l’intérêt de la cage. La pose du cadenas est une étape encore au-dessus, donc chaque chose en son temps. Mais quand tu es prêt dans ta tête, les choses peuvent aller très vite.
Je reviendrai dans un prochain article sur les combines qui me permettent de m’acclimater au cadenas, car ce n’est pas sans difficultés disons techniques. Dans l’intervalle, encore une fois, s tu as des questions, n’hésite pas à me les poser ci-dessous en commentaire, via la page contact ou sur mes réseaux sociaux (liens en bas de page).