Mes modifications (partie 2) : Les poils

La pilosité humaine, d’un point de vue biologique, est plus marquée chez l’homme. D’un point de vue sociétale, même si les codes ont tendances à ne plus être aussi affirmés de nos jours, les poils restent profondément associés à l’image de l’homme et de sa virilité. D’un point de vue gay, on retrouve des communautés où le poil est un critère d’importance (chez les Bears par exemple, bien que ça ne soit pas le seul critère). D’un point de vue BDSM, il faut admettre qu’on retrouve facilement le cliché du Dominant avec tous les attributs de l’Homme viril, dont les poils font partie, comme avoir une barbe ou un corps velu. Ces mêmes attributs sont, par opposition, la plupart du temps absents ou effacés chez le soumis. Et d’un point de vue tout à fait personnel, le poil est très clairement l’un de mes points faibles 😁.

Je n’ai pas envie de lancer ici le débat sur la pertinence de ces affirmations, si elles sont complètement absurdes ou non. Il n’empêche qu’en terme de pilosité, je me retrouve assez bien dans certaines de ces images, aussi superficielles puissent-elles paraître. J’avoue donc être bien content que mon Dominant soit poilu et je ne boude pas mon plaisir de vénérer Sa pilosité. Et, en ce qui concerne mon corps, je ne vois absolument aucune objection à ce que ces traits soient effacés, voire supprimés, dans un processus d’affirmation de N/nos différences et de N/nos positions respectives.

Il y a quelques mois en arrière, la question des poils c’est donc posé avec mon Dominant. Il m’était arrivé occasionnellement de raser certaines zones de ma propre initiative : aisselles assez régulièrement, le pubis aussi à l’occasion. J’avais même essayé les fesses il y a plusieurs années de cela, avec regret à l’époque tant la repousse avait été désagréable à cet endroit.

Première étape : Le choix des premières zones

Mais peu importe l’éventuel inconfort donc. Un soumis sans poil, du moins sur certaines parties de son corps, est quelque chose qui correspond aux envies de Mon Dominant. Suite à ces discussions, Il décida des zones qu’Il voulait voir rasées et où la repousse ne serait pas tolérée. Sans surprise il s’agissait essentiellement des zones les plus associées à la virilité chez l’homme, soit le pubis et les fesses. Dans cette liste, le torse aurait sans aucun doute trouvé sa place également. Mais je suis déjà quasi imberbe à cet endroit. En revanche, mon ventre était, avec le pubis, la région la plus poilue chez moi. C’est donc au final mon ventre qui est venu compléter cette liste.

Pour la petite histoire, je tenais aux poils sur mon ventre car ils cachaient un peu une cicatrice que j’avais hérité de problèmes de santé dans mon enfance. Sans que cette cicatrice ne soit un complexe j’étais quand même en quelques sortes plus à l’aise que cela soit un peu dissimulé par cette pilosité. Mais pas question de discuter l’ordre qui m’était donné pour autant. Et il s’avère que les effets psychologiques ont été vraiment positifs. Pour la première fois depuis l’apparition de ces poils sur mon corps, cette cicatrice était à nouveau totalement visible. Ce qui aurait pu me gêner m’a en fait beaucoup aidé dans mon travail pour assumer mon corps (dont je ne suis pas encore vraiment fan), avec ses défauts, en particulier ceux pour lesquels je ne peux rien faire. Même si assumer cette cicatrice n’était pas le but de la démarche, j’y vois quand même un exemple supplémentaire où tout dans cette relation D/s me tire vers le haut, vers une meilleure version de moi-même, plus assumée, plus confiante et sûre d’elle.

Deuxième étape : Les réflexions

Presque systématiquement après de nouvelles règles, de nouveaux objectifs ou simplement des discussions avec mon Dominant, j’ai l’habitude de me lancer dans d’intenses réflexions. Ces réflexions me permettent généralement de pouvoir faire le point sur ces nouveautés, mais aussi de réfléchir à ce que je peux faire pour mon Dominant, pour atteindre Ses objectifs ou pour trouver la meilleure façon de suivre Ses ordres. Cela me permet aussi de réfléchir sur moi-même, sur ma vie en tant que soumis ainsi que sur ce que ces nouvelles règles peuvent impliquer dans mon quotidien, sur mon rapport aux autres ou à la société, etc. C’est donc une étape indispensable selon moi, que j’aime particulièrement car ça me donne souvent l’occasion de mieux me comprendre. Ces réflexions peuvent en effet être poussées assez loin et faire parfois ressortir des choses très profondes, permettant à certaines occasions d’identifier des blocages, un mal-être du passé, etc. Il n’est d’ailleurs pas rare qu’il soit nécessaire de mettre un peu d’ordre dans ces pensées et ces émotions à un moment donné. C’est là où intervient, généralement dans un second temps, l’écriture de textes comme celui que tu lis en ce moment. Cette étape fait en effet partie intégrante de ce processus de réflexions.

Pour revenir sur le cas précis de la pilosité, cela m’a rapidement amené à l’idée que le reste de mes poils n’avaient en fait pas plus de raisons de rester que ceux de mon pubis par exemple. Ils appartiennent en réalité à la même symbolique qui ne me représente plus. Et c’est sans surprise que mon Dominant approuva l’idée !

Etape finale : L’épilation définitive

Tout s’est passé en réalité très vite entre le moment où le sujet des poils avait été abordé pour la première fois jusqu’à la décision d’étendre les zones à raser à mon corps entier. Et mon Dominant a tout de suite été très satisfait de la disparition intégrale de mes poils. Rien que de savoir que ça lui plait et je suis aux Anges 😁. C’est donc tout naturellement que l’idée de l’épilation définitive est venue et c’est très vite imposée.

Malgré les apparences, point de précipitation dans cette décision. Je vais faire un parallèle avec ma chasteté où les choses ont été très vite également malgré l’importance des implications que cela a pu avoir sur ma sexualité, mon apparence physique et mon mental. Il n’a en effet pas fallu de longues tergiversations avant que l’inutilité du contenu de ma cage ne se révèle pleinement et que le port permanent de la cage ne s’impose comme une évidence. Et il a été encore plus rapide de jeter aux oubliettes la masturbation et les orgasmes traditionnels qui allaient avec. Et aujourd’hui, avec l’épilation définitive, il ne me semble pas du tout plus précipité de mettre en accord la façon dont je me perçois en tant que soumis et l’image que renvoi mon corps. Sacrifier définitivement ces poils, symboles de l’Homme que je ne suis pas, en signe de soumission et de dévotion envers mon Dominant s’avère être au final la décision la plus censée, évidente et la suite logique de tout ce que N/nous avons déjà entrepris.

Le Laser

J’ai donc eu pour mission de trouver la meilleure méthode d’épilation définitive et le lieu où il serait possible de faire le pubis, testicules inclus, et les fesses. Après quelques hésitations pour trouver la meilleure technique (le laser en institut ou la lumière pulsée avec un appareil à la maison) le choix c’est finalement porté sur le laser.

La sélection d’un institut sérieux, qui fasse intégralement l’entrejambe masculine et pour un prix qui reste abordable (car oui c’est un budget), n’a pas non plus été aisé. C’est surtout parce que c’est un acte devenu un peu à la mode et il y a donc plusieurs « cliniques » qui se revendiquent toutes comme étant les meilleures de la place…. Difficile donc de faire un choix. Mais fin 2024, tout était prêt et j’ai pu faire ma première séance. Plus de retour en arrière possible. C’était d’autant plus vrai que l’efficacité avait été très nettement au-dessus de ce à quoi je m’attendais dès la première séance. Déjà quasi plus un poil sur mon pubis (mise à jour : un regain de repousse reste possible plus tard, d’où la nécessité de faire parfois jusqu’à 10 séances) !

Après trois séances, au moment où j’écris ces lignes, je peux affirmer que la principale contrainte est en fait de devoir enlever la cage environ 24h avant chaque séance. Il est en effet nécessaire de raser la zone le jour d’avant et, pour pouvoir bien le faire tout en minimisant les risques de coupure (ce qui ferait que la zone blessée ne pourrait pas être traitée au laser), le retrait de la cage aussi tôt est malheureusement inévitable. Bien entendu, comme à chaque fois, l’idée de devoir enlever la cage N/nous déplait beaucoup. Mais c’est pour une bonne cause. Il n’empêche que c’est à chaque fois difficile. J’ai beau me dire qu’avec le temps je suis mieux préparé mais non, ça ne loupe pas, ça me fait systématiquement quelque chose. Au risque de me répéter, la cage fait tellement partie de moi que c’en est devenu vraiment pénible de devoir m’en séparer, ne serait-ce que quelques heures.

Heureusement, ce qui m’a beaucoup rassuré, c’est qu’il était possible de remettre la cage très rapidement (le soir même généralement, voire le lendemain matin dans le pire des cas). Je n’ai eu que quelques rougeurs qui disparaissent après quelques heures déjà pour les plus légères et jusqu’à 24-48h pour les plus marquées. La zone traitée peut être sensible comme un coup de soleil durant cette même période. Appliquer de la crème hydratante régulièrement permet de bien apaiser la peau. Il faut aussi bien veiller à éviter les frottements, donc une attention particulière est nécessaire surtout au niveau de l’anneau de la cage.

Niveau ressenti du laser (car je suis sûr que tu te poses la question), je vais être franc ce n’est pas super agréable. Un peu à l’image du tatouage, d’un centimètre à l’autre le ressenti change du tout au tout. Du petit picotement au « sympathique » claquement d’un élastique bien tendu. Et ça sent le brulé oui… Mais c’est supportable, quitte à serrer un peu les dents. Après, comme on n’est pas tous maso, il est possible de se faire prescrire une crème anesthésiante à appliquer avant la séance si nécessaire. Mais je te conseil de faire au moins la première sans, histoire de vraiment pouvoir te faire ton propre avis.

Enfin, le résultat, comme dit plus haut, étant très satisfaisant, je ne te cache pas que le traitement du reste du corps a déjà été plus ou moins planifié. Mais vu qu’il faut éviter les expositions au soleil après les séances, ça sera à priori après l’été. Mais je suis extrêmement impatient d’arriver au bout et d’être débarrassé de ces poils !

Vers une quête d’identité

L’effet inattendu que tout cela a eu est que ça a déclenché une véritable réflexion sur ma propre identité. Un questionnement en réalité déjà débuté lors de la prise de conscience de l’inutilité du contenu de ma cage. Mais ça a vraiment éclaté au grand jour avec l’élimination définitive d’un des derniers éléments qui pouvait me faire prétendre être égal à un vrai Homme.

Mais comme dit plus haut, cette constatation ne fait que renforcer l’accord entre comment je me sens profondément et l’image que je renvoi. Pas de malaise, pas de regret, bien au contraire donc, tout va dans le bon sens. Mais c’est intéressant et sans doute constructif pour moi d’avoir cette interrogation sur comment me définir et où me situer. Le sujet est vaste, je reviendrai donc sur cette question dans un prochain article 😉

Crédit photo : Henry Ry via Pexels.com

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